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http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_24_nodier_64kb.mp3

il croit appercevoir, à travers des buissons, l'oeil de boeuf de la lanterne. il reconnaît même le bas du pantalon blanc de son fils. il l'appelle.

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il kʁwat appʌʁsʌvwaʁ a tʁave d byisɔ̃ l'oɛj d boøf d la lɑ̃tʌʁn il ʁʌkɔnɛːt mɛːm l ba dy pɑ̃talɔ̃ blɑ̃k d sɔ̃ fil il l'appʌl

il croit appercevoir à travers des buissons l'oeil de boeuf de la lanterne il reconnaît même le bas du pantalon blanc de son fils il l'appelle

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_18_nodier_64kb.mp3

il n'est plus temps, mademoiselle, dit-il. vous m'avez refusé avec barbarie le bonheur de vous voir quand je vous en ai fait prier et je ne désirais que vous pardonner ma mort. vous me verrez dorénavant plus fréquemment que par le passé.

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il n'ɛ ply tɑ̃p madʌmwazʌl dit-il vu m'ave ʁʌfyze avʌk baʁbaʁi l bɔ̃høʁ d vu vwaʁ kɑ̃d ʒ vu ɑ̃ e fet pʁie ʌt ʒ n deziʁɛ k vu paʁdɔne ma moʁt vu m vʌʁe doʁenavɑ̃ ply fʁekʌm k paʁ l pase

il n'est plus temps mademoiselle dit-il vous m'avez refusé avec barbarie le bonheur de vous voir quand je vous en ai fait prier et je ne désirais que vous pardonner ma mort vous me verrez dorénavant plus fréquemment que par le passé

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_16_nodier_64kb.mp3

elle y consentit et thibaud, s'étant assis auprès d'elle, lui prit la main d'un air galant et la pria, avec beaucoup de politesse, de lui dire qui elle était. la jeune dame parut d'abord intimidée. elle se rassura pourtant et parla en ces termes:

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ʌl i kɔ̃sɑ̃tit ʌt tibod s'etɑ̃ asi opʁɛ d'ʌl lyi pʁit la mɛ̃ d'œ̃ eʁ ɡalɑ̃ ʌt la pʁia avʌk bokup d pɔlitʌs d lyi diʁ ki ʌl etet la ʒøn dam paʁyt d'aboʁd ɛ̃timide ʌl s ʁasyʁa puʁtɑ̃ ʌt paʁla ɑ̃ s tʌʁm

elle y consentit et thibaud s'étant assis auprès d'elle lui prit la main d'un air galant et la pria avec beaucoup de politesse de lui dire qui elle était la jeune dame parut d'abord intimidée elle se rassura pourtant et parla en ces termes

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_16_nodier_64kb.mp3

thibaud fut reçu dans la maison paternelle avec beaucoup de joie. on donna pour son arrivée un grand festin aux parents et aux amis de la maison. tous burent à sa santé et lui souhaitèrent d'être sage et bon chrétien.

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tibod fyt ʁʌsy dɑ̃ la mezɔ̃ patʌʁnʌl avʌk bokup d ʒwa ɔ̃ dɔna puʁ sɔ̃ aʁive œ̃ ɡʁɑ̃d fʌstɛ̃ o paʁ ʌt o ami d la mezɔ̃ tu byʁ a sa sɑ̃te ʌt lyi suhetɛʁ d'ɛːtʁ saʒ ʌt bɔ̃ kʁesiɑ̃

thibaud fut reçu dans la maison paternelle avec beaucoup de joie on donna pour son arrivée un grand festin aux parents et aux amis de la maison tous burent à sa santé et lui souhaitèrent d'être sage et bon chrétien

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_24_nodier_64kb.mp3

j'ai trop bien regardé à droite et à gauche et nous n'y sommes pas encore. cependant, je croyais que nous avions fait plus de chemin. ne nous décourageons pas, reprit le père. ils marchent encore une demi-heure et les deux arbres ne paraissent point encore.

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ʒ'e tʁop biɑ̃ ʁʌɡaʁde a dʁwat ʌt a ɡoʃ ʌt nu n'i sɔm pa ɑ̃koʁ sʌpɑ̃dɑ̃ ʒ kʁwajɛ k nu aviɔ̃ fet ply d ʃʌmɛ̃ n nu dekuʁaʒɔ̃ pa ʁʌpʁit l pɛʁ il maʁʃ ɑ̃koʁ yn dʌmi-høʁ ʌt l dø aʁbʁ n paʁes poɛ̃ ɑ̃koʁ

j'ai trop bien regardé à droite et à gauche et nous n'y sommes pas encore cependant je croyais que nous avions fait plus de chemin ne nous décourageons pas reprit le père ils marchent encore une demi-heure et les deux arbres ne paraissent point encore

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_24_nodier_64kb.mp3

les pièces de fer qui la composaient paraissaient avoir passé au feu. les arbres étaient teints de sang. des caractères magiques et épouvantables y étaient empreints.

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8128_7016_000102

l piɛs d fe ki la kɔ̃poze paʁese avwaʁ pase o fø l aʁbʁ ete tɛ̃ d saŋ d kaʁaktɛʁ maʒik ʌt epuvɑ̃tabl i ete ɑ̃pʁɛ̃

les pièces de fer qui la composaient paraissaient avoir passé au feu les arbres étaient teints de sang des caractères magiques et épouvantables y étaient empreints

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_16_nodier_64kb.mp3

ces paroles firent dresser les cheveux à la tête de tous les convives, ils firent le signe de la croix et quelques-uns se levèrent de table. thibaud se leva aussi et alla prendre l'air sur la place bellecour, où il trouva deux de ses anciens camarades, mauvais sujets comme lui.

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8128_7016_000103

s paʁɔl fiʁ dʁʌse l ʃʌvø a la tɛːt d tu l kɔ̃viv il fiʁ l siɲ d la kʁwa ʌt kʌlk-œ̃ s lʌvɛʁ d tabl tibod s lʌva osi ʌt ala pʁɑ̃dʁ l'eʁ syʁ la plas bʌlʌkuʁ u il tʁuva dø d s ɑ̃siɑ̃ kamaʁad movɛ syʒʌt kɔm lyi

ces paroles firent dresser les cheveux à la tête de tous les convives ils firent le signe de la croix et quelques-uns se levèrent de table thibaud se leva aussi et alla prendre l'air sur la place bellecour où il trouva deux de ses anciens camarades mauvais sujets comme lui

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_24_nodier_64kb.mp3

enfants, donnez-moi mon fusil à deux coups, cherchez mes balles et ma poire à poudre. je vais aller chercher votre frère et si je ne rentre pas ce soir, couchez-vous, car je suis résolu de battre toute la forêt et de ne revenir qu'avec célestin. c'est ainsi qu'on appelait le jeune garçon absent.

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ɑ̃fɑ̃ dɔne-mwa mɔ̃ fyzil a dø kup ʃʌʁʃe m bal ʌt ma pwaʁ a pudʁ ʒ vɛ ale ʃʌʁʃe votʁ fʁɛʁ ʌt si ʒ n ʁɑ̃tʁ pa s swaʁ kuʃe-vu kaʁ ʒ syi ʁezɔly d battʁ tut la foʁɛːt ʌt d n ʁʌvɛniʁ k'avʌk selʌstɛ̃ k'ɛ ɛ̃si k'ɔ̃ appʌlet l ʒøn ɡaʁsɔ̃ abs

enfants donnez-moi mon fusil à deux coups cherchez mes balles et ma poire à poudre je vais aller chercher votre frère et si je ne rentre pas ce soir couchez-vous car je suis résolu de battre toute la forêt et de ne revenir qu'avec célestin c'est ainsi qu'on appelait le jeune garçon absent

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_16_nodier_64kb.mp3

on entendit longtemps des exhortations de l'ermite et des soupirs du malheureux jeune homme. lorsqu'on n'entendit plus rien, on entra dans la chambre. l'ermite avait disparu et l'on trouva thibaud mort sur son lit avec un crucifix entre les mains.

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ɔ̃ ɑ̃tɑ̃dit lɔ̃ɡtɑ̃p d ʌkshoʁtasiɔ̃ d l'ʌʁmit ʌt d supiʁ dy malhøʁø ʒøn hɔm loʁsk'ɔ̃ n'ɑ̃tɑ̃dit ply ʁiɑ̃ ɔ̃ ɑ̃tʁa dɑ̃ la ʃɑ̃bʁ l'ʌʁmit avet dispaʁy ʌt l'ɔ̃ tʁuva tibod moʁt syʁ sɔ̃ lit avʌk œ̃ kʁysifi ɑ̃tʁ l mɛ̃

on entendit longtemps des exhortations de l'ermite et des soupirs du malheureux jeune homme lorsqu'on n'entendit plus rien on entra dans la chambre l'ermite avait disparu et l'on trouva thibaud mort sur son lit avec un crucifix entre les mains

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_24_nodier_64kb.mp3

en disant cela, il arme son fusil, marche droit aux arbres, thomas le suit. ils font environ trois cents pas et les chênes qu'ils croyaient tout près se trouvent à la même distance qu'auparavant.

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8128_7016_000106

ɑ̃ dizɑ̃ sʌla il aʁm sɔ̃ fyzil maʁʃ dʁwat o aʁbʁ tɔma l syit il fɔ̃ ɑ̃viʁɔ̃ tʁwa s pa ʌt l ʃɛːn k'il kʁwaje tut pʁɛ s tʁuv a la mɛːm distɑ̃s k'opaʁavɑ̃

en disant cela il arme son fusil marche droit aux arbres thomas le suit ils font environ trois cents pas et les chênes qu'ils croyaient tout près se trouvent à la même distance qu'auparavant

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_18_nodier_64kb.mp3

se sentant près de sa fin, il sollicita pour grâce dernière que caroline daignât au moins venir recevoir son éternel adieu. la jeune personne refusa sèchement de se rendre à cette demande.

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8128_7016_000107

s sɑ̃tɑ̃ pʁɛ d sa fɛ̃ il sɔlisita puʁ ɡʁɑs dʌʁniɛʁ k kaʁɔlin deɲɑt o moɛ̃ vɛniʁ ʁʌsʌvwaʁ sɔ̃ etʌʁnʌl adiø la ʒøn pʌʁsɔn ʁʌfyza sɛʃʌm d s ʁɑ̃dʁ a sʌtt dʌmɑ̃d

se sentant près de sa fin il sollicita pour grâce dernière que caroline daignât au moins venir recevoir son éternel adieu la jeune personne refusa sèchement de se rendre à cette demande

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_18_nodier_64kb.mp3

quoiqu'avec beaucoup moins de moyens de plaire, l'amant suranné obsédait sans cesse la jeune caroline, qui était loin de répondre à ses sentiments. elle eut le tort plus impardonnable de tourner en ridicule et de tourmenter cruellement l'homme.

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kwak'avʌk bokup moɛ̃ d mwaɑ̃ d pleʁ l'amɑ̃ syʁɑne obsedet sɑ̃ sʌs la ʒøn kaʁɔlin ki etet loɛ̃ d ʁepɔ̃dʁ a s sɑ̃tim ʌl øt l toʁt ply ɛ̃paʁdɔnabl d tuʁne ɑ̃ ʁidikyl ʌt d tuʁmɑ̃te kʁyʌlʌm l'hɔm

quoiqu'avec beaucoup moins de moyens de plaire l'amant suranné obsédait sans cesse la jeune caroline qui était loin de répondre à ses sentiments elle eut le tort plus impardonnable de tourner en ridicule et de tourmenter cruellement l'homme

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_24_nodier_64kb.mp3

un jeune garçon âgé de dix ans fut envoyé par ses parents faire des fagots dans le bois. il ne revint pas à l'heure où sa famille se rassemblait pour déjeuner.

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œ̃ ʒøn ɡaʁsɔ̃ ɑʒe d di ɑ̃ fyt ɑ̃vwaje paʁ s paʁ feʁ d faɡot dɑ̃ l bwa il n ʁʌvɛ̃ pa a l'høʁ u sa famij s ʁasɑ̃blet puʁ deʒøne

un jeune garçon âgé de dix ans fut envoyé par ses parents faire des fagots dans le bois il ne revint pas à l'heure où sa famille se rassemblait pour déjeuner

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_24_nodier_64kb.mp3

quelques personnes fatiguées de revenir inutilement lui jetaient des pierres qui l'atteignaient, mais elle n'y paraissait pas plus sensible que si elle eût été de marbre. les coups de fusil même des gardes-chasse ne la faisaient pas déloger, quoiqu'ils vissent leurs balles la frapper directement sans l'avoir blessée.

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kʌlk pʌʁsɔn fatiɡe d ʁʌvɛniʁ inytilʌm lyi ʒʌte d piʌʁ ki l'attʌiɲe mɛ ʌl n'i paʁeset pa ply sɑ̃sibl k si ʌl ʌyt ete d maʁbʁ l kup d fyzil mɛːm d ɡaʁd-ʃas n la feze pa deloʒe kwak'il vis løʁ bal la fʁappe diʁʌktʌm sɑ̃ l'avwaʁ blʌse

quelques personnes fatiguées de revenir inutilement lui jetaient des pierres qui l'atteignaient mais elle n'y paraissait pas plus sensible que si elle eût été de marbre les coups de fusil même des gardes-chasse ne la faisaient pas déloger quoiqu'ils vissent leurs balles la frapper directement sans l'avoir blessée

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

bientôt. après un troisième, un quatrième, un cinquième, un sixième, enfin, un douzième est à la file et le cheval de s'allonger pour laisser de la place au dernier venu.

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biɑ̃tot apʁɛ œ̃ tʁwaziɛm œ̃ katʁiɛm œ̃ sɛ̃kiɛm œ̃ siksiɛm ɑ̃fɛ̃ œ̃ duziɛm ɛ a la fil ʌt l ʃʌval d s'alɔ̃ʒe puʁ lese d la plas o dʌʁnie vɛny

bientôt après un troisième un quatrième un cinquième un sixième enfin un douzième est à la file et le cheval de s'allonger pour laisser de la place au dernier venu

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

dis à mon petit fils que de dix ans, ni lui ni personne n'habitera ici. mais l'heure de mon retour approche. je sens déjà les cruelles atteintes des flammes. je brûle, s'adressant alors à son compagnon qui s'emparait de lui.

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di a mɔ̃ pʌtit fil k d di ɑ̃ ni lyi ni pʌʁsɔn n'habitʌʁa isi mɛ l'høʁ d mɔ̃ ʁʌtuʁ appʁoʃ ʒ sɑ̃ deʒa l kʁyʌl attɛ̃t d flam ʒ bʁyl s'adʁʌsɑ̃ aloʁ a sɔ̃ kɔ̃paɲɔ̃ ki s'ɑ̃paʁet d lyi

dis à mon petit fils que de dix ans ni lui ni personne n'habitera ici mais l'heure de mon retour approche je sens déjà les cruelles atteintes des flammes je brûle s'adressant alors à son compagnon qui s'emparait de lui

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

fuis, malheureux, fuis ou redoute mon courroux, mille bombes, s'écrie mon hussard. je n'ai pas fui devant des régiments entiers et je fuirais devant un esprit.

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fyi malhøʁø fyi u ʁʌdut mɔ̃ kuʁu mij bɔ̃b s'ekʁi mɔ̃ hysaʁd ʒ n'e pa fyi dʌvɑ̃ d ʁeʒim ɑ̃tie ʌt ʒ fyiʁɛ dʌvɑ̃ œ̃ ʌspʁit

fuis malheureux fuis ou redoute mon courroux mille bombes s'écrie mon hussard je n'ai pas fui devant des régiments entiers et je fuirais devant un esprit

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

un soir vers la brune, accablé de lassitude. je dis tout haut: si j'avais un cheval, je serais bien heureux. à peine avais-je fini ce souhait qu'un cavalier passa et me dit: monsieur, vous avez l'air bien fatigué, vous avez encore trois lieues à faire. si vous voulez profiter de la croupe de mon cheval, il ne tient qu'à vous.

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6318_7016_000003

œ̃ swaʁ ve la bʁyn akkable d lasityd ʒ di tut hot si ʒ'avɛ œ̃ ʃʌval ʒ sʌʁɛ biɑ̃ høʁø a pɛn avɛ-ʒ fini s suhet k'œ̃ kavalie pasa ʌt m dit mɔ̃siøʁ vu ave l'eʁ biɑ̃ fatiɡe vu ave ɑ̃koʁ tʁwa liø a feʁ si vu vule pʁofite d la kʁup d mɔ̃ ʃʌval il n ti k'a vu

un soir vers la brune accablé de lassitude je dis tout haut si j'avais un cheval je serais bien heureux à peine avais-je fini ce souhait qu'un cavalier passa et me dit monsieur vous avez l'air bien fatigué vous avez encore trois lieues à faire si vous voulez profiter de la croupe de mon cheval il ne tient qu'à vous

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

en effet, le vieillard était déjà tout en feu et son terrible conducteur le mettait à la torture. nous étions stupéfaits.

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6318_7016_000004

ɑ̃ ʌffʌt l viʌjaʁd etet deʒa tut ɑ̃ fø ʌt sɔ̃ tʌʁibl kɔ̃dyktøʁ l mʌttet a la toʁtyʁ nu esiɔ̃ stypefet

en effet le vieillard était déjà tout en feu et son terrible conducteur le mettait à la torture nous étions stupéfaits

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

doué d'une force d'âme peu commune. je ne pouvais m'empêcher de rire en lisant sa correspondance. mais ce fut bien pire lorsqu'il me raconta que véritablement effrayé.

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6318_7016_000005

due d'yn foʁs d'ɑm pø kɔmyn ʒ n puvɛ m'ɑ̃pɛːʃe d ʁiʁ ɑ̃ lizɑ̃ sa koʁʌspɔ̃dɑ̃s mɛ s fyt biɑ̃ piʁ loʁsk'il m ʁakɔ̃ta k veʁitablʌm ʌffʁɛje

doué d'une force d'âme peu commune je ne pouvais m'empêcher de rire en lisant sa correspondance mais ce fut bien pire lorsqu'il me raconta que véritablement effrayé

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

nous choisîmes l'appartement le plus agréable, nous y allumâmes un grand feu et, fortifiés par un bon souper, nous attendîmes avec patience les revenans.

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nu ʃwazim l'appaʁtʌm l ply aɡʁeabl nu i alymɑm œ̃ ɡʁɑ̃d fø ʌt foʁtifie paʁ œ̃ bɔ̃ supe nu attɑ̃dim avʌk pasiɑ̃s l ʁʌvɛnɑ̃

nous choisîmes l'appartement le plus agréable nous y allumâmes un grand feu et fortifiés par un bon souper nous attendîmes avec patience les revenans

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

insensés, nous dit-il. qui a pu vous porter à venir troubler mon repos, persécuté par ma famille durant toute ma vie? veut-elle me persécuter encore après ma mort?

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ɛ̃sɑ̃se nu dit-il ki a py vu poʁte a vɛniʁ tʁuble mɔ̃ ʁʌpo pʌʁsekyte paʁ ma famij dyʁɑ̃ tut ma vi vøt-ʌl m pʌʁsekyte ɑ̃koʁ apʁɛ ma moʁt

insensés nous dit-il qui a pu vous porter à venir troubler mon repos persécuté par ma famille durant toute ma vie veut-elle me persécuter encore après ma mort

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

je te suivrai aux enfers, s'écrie le hussard. eh bien, marche, répond l'esprit. nous le suivons, son guide allait devant nous, traversons une foule d'appartemens, les cours, les jardins.

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ʒ t syivʁe o ɑ̃fe s'ekʁi l hysaʁd ʌh biɑ̃ maʁʃ ʁepɔ̃d l'ʌspʁit nu l syivɔ̃ sɔ̃ ɡid alet dʌvɑ̃ nu tʁavʌʁsɔ̃ yn ful d'appaʁtʌmɑ̃ l kuʁ l ʒaʁdɛ̃

je te suivrai aux enfers s'écrie le hussard eh bien marche répond l'esprit nous le suivons son guide allait devant nous traversons une foule d'appartemens les cours les jardins

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

tandis que mon intime ami, le marquis, se rendait au sein de sa famille qui habitait les bords du rhône. au bout de six ans, j'obtins un congé et je fus passer mon semestre chez mon ami.

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tɑ̃di k mɔ̃ ɛ̃tim ami l maʁki s ʁɑ̃det o sɛ̃ d sa famij ki habitet l boʁd dy ʁon o but d si ɑ̃ ʒ'obtɛ̃ œ̃ kɔ̃ʒe ʌt ʒ fy pase mɔ̃ sʌmʌstʁ ʃe mɔ̃ ami

tandis que mon intime ami le marquis se rendait au sein de sa famille qui habitait les bords du rhône au bout de six ans j'obtins un congé et je fus passer mon semestre chez mon ami

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

ses joues dépouillées de chair n'offraient à notre vue qu'un monstre horrible. sa tête chauve ajoutait encore à ce tableau. ses mains étaient armées de griffes crochues. son corps n'était qu'un vrai squelette entouré de reptiles.

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s ʒu depuje d ʃeʁ n'offʁe a notʁ vy k'œ̃ mɔ̃stʁ hoʁibl sa tɛːt ʃov aʒutet ɑ̃koʁ a s tablo s mɛ̃ ete aʁme d ɡʁiff kʁoʃy sɔ̃ koʁp n'etet k'œ̃ vʁe skʌlʌtt ɑ̃tuʁe d ʁʌptil

ses joues dépouillées de chair n'offraient à notre vue qu'un monstre horrible sa tête chauve ajoutait encore à ce tableau ses mains étaient armées de griffes crochues son corps n'était qu'un vrai squelette entouré de reptiles

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

notre courage devenant inutile, nous nous retirâmes et, ayant pris nos chevaux, nous nous éloignâmes de toute la vitesse de leurs jambes.

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notʁ kuʁaʒ dʌvɛnɑ̃ inytil nu nu ʁʌtiʁɑm ʌt eɑ̃ pʁi no ʃʌvo nu nu elwaɲɑm d tut la vitʌs d løʁ ʒɑ̃b

notre courage devenant inutile nous nous retirâmes et ayant pris nos chevaux nous nous éloignâmes de toute la vitesse de leurs jambes

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

voilà, messieurs, ce qui m'a dégoûté de voyager et m'a rendu moins incrédule sur les esprits. nous ne savions que dire de cette aventure lorsque le second commença son récit.

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vwala mʌsiøʁ s ki m'a deɡoyte d vwajaʒe ʌt m'a ʁɑ̃dy moɛ̃ ɛ̃kʁedyl syʁ l ʌspʁit nu n saviɔ̃ k diʁ d sʌtt avɑ̃tyʁ loʁsk l sʌkɔ̃d kɔmɑ̃sa sɔ̃ ʁesit

voilà messieurs ce qui m'a dégoûté de voyager et m'a rendu moins incrédule sur les esprits nous ne savions que dire de cette aventure lorsque le second commença son récit

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

enfin, il était mille fois plus hideux que la mort telle qu'on nous la représente. nous étions encore à considérer ce monstre lorsqu'un vieillard paraissant avoir.

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ɑ̃fɛ̃ il etet mij fwa ply hidø k la moʁt tʌl k'ɔ̃ nu la ʁʌpʁezɑ̃t nu esiɔ̃ ɑ̃koʁ a kɔ̃sideʁe s mɔ̃stʁ loʁsk'œ̃ viʌjaʁd paʁesɑ̃ avwaʁ

enfin il était mille fois plus hideux que la mort telle qu'on nous la représente nous étions encore à considérer ce monstre lorsqu'un vieillard paraissant avoir

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

nous venions de nous livrer au sommeil lorsque nous fûmes réveillés par un bacanal épouvantable. on traînait de lourdes chaînes, les meubles étaient en mouvement, une vapeur épaisse et infecte parcourait tout le château.

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nu vɛniɔ̃ d nu livʁe o sɔmɛj loʁsk nu fym ʁevʌje paʁ œ̃ bakɑnal epuvɑ̃tabl ɔ̃ tʁɛːnet d luʁd ʃɛːn l møbl ete ɑ̃ muvʌm yn vapøʁ epes ʌt ɛ̃fʌkt paʁkuʁet tut l ʃɑto

nous venions de nous livrer au sommeil lorsque nous fûmes réveillés par un bacanal épouvantable on traînait de lourdes chaînes les meubles étaient en mouvement une vapeur épaisse et infecte parcourait tout le château

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

depuis longtemps. la peur s'était emparée de moi. je n'osais respirer et j'étais plus mort que vif. mais que devins-je lorsque je vis que la maudite monture allait d'une vitesse égale à la foudre et prenait un chemin nouveau?

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dʌpyi lɔ̃ɡtɑ̃p la pøʁ s'etet ɑ̃paʁe d mwa ʒ n'ozɛ ʁʌspiʁe ʌt ʒ'etɛ ply moʁt k vif mɛ k dʌvɛ̃-ʒ loʁsk ʒ vi k la modit mɔ̃tyʁ alet d'yn vitʌs eɡal a la fudʁ ʌt pʁɛnet œ̃ ʃʌmɛ̃ nuvo

depuis longtemps la peur s'était emparée de moi je n'osais respirer et j'étais plus mort que vif mais que devins-je lorsque je vis que la maudite monture allait d'une vitesse égale à la foudre et prenait un chemin nouveau

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

arrivés chez le marquis, nous lui fîmes le récit exact de notre aventure et l'engageâmes très fort à ne plus remettre les pieds dans son château.

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aʁive ʃe l maʁki nu lyi fim l ʁesit ʌksakt d notʁ avɑ̃tyʁ ʌt l'ɑ̃ɡaʒɑm tʁɛ foʁt a n ply ʁʌmʌttʁ l piʌd dɑ̃ sɔ̃ ʃɑto

arrivés chez le marquis nous lui fîmes le récit exact de notre aventure et l'engageâmes très fort à ne plus remettre les pieds dans son château

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

ah, ciel, m'écriai-je. notre seigneur était en même compagnie que nous. ils étaient treize et le treizième était judas. qui le vendit? nous avons certainement un judas parmi nous, jésus, ne nous abandonnez pas.

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ah siʌl m'ekʁie-ʒ notʁ sʌiɲøʁ etet ɑ̃ mɛːm kɔ̃paɲi k nu il ete tʁʌiz ʌt l tʁʌiziɛm etet ʒyda ki l vɑ̃dit nu avɔ̃ sʌʁtɛnʌm œ̃ ʒyda paʁmi nu ʒezy n nu abɑ̃dɔne pa

ah ciel m'écriai-je notre seigneur était en même compagnie que nous ils étaient treize et le treizième était judas qui le vendit nous avons certainement un judas parmi nous jésus ne nous abandonnez pas

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

le diable m'emporte si j'y conçois. rien dit mon domestique. jamais je n'ai visé si juste et avec si peu de succès. suis-moi dit une voix sépulcrale.

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l diabl m'ɑ̃poʁt si ʒ'i kɔ̃swa ʁiɑ̃ dit mɔ̃ dɔmʌstik ʒamɛ ʒ n'e vize si ʒyst ʌt avʌk si pø d syksɛ syi-mwa dit yn vwa sepylkʁal

le diable m'emporte si j'y conçois rien dit mon domestique jamais je n'ai visé si juste et avec si peu de succès suis-moi dit une voix sépulcrale

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

il ne mettait plus les pieds dans son donjon parce que son grand père lui était apparu au moins vingt fois et que tous ses gens l'avaient reconnu et avaient été témoin du vacarme que les esprits faisaient dans sa maison.

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il n mʌttet ply l piʌd dɑ̃ sɔ̃ dɔ̃ʒɔ̃ paʁs k sɔ̃ ɡʁɑ̃d pɛʁ lyi etet appaʁy o moɛ̃ vɛ̃ɡt fwa ʌt k tu s ʒɑ̃ l'ave ʁʌkɔny ʌt ave ete temoɛ̃ dy vakaʁm k l ʌspʁit feze dɑ̃ sa mezɔ̃

il ne mettait plus les pieds dans son donjon parce que son grand père lui était apparu au moins vingt fois et que tous ses gens l'avaient reconnu et avaient été témoin du vacarme que les esprits faisaient dans sa maison

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

arrivés à l'extrémité de celui-ci, le vieillard nous adresse ces mots: je suis damné, ma famille en est la cause. repoussé de son sein, je me suis donné aux esprits infernaux et c'est pour me venger que je répands l'alarme dans ce château.

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aʁive a l'ʌkstʁemite d sʌlyi-si l viʌjaʁd nu adʁʌs s mot ʒ syi damne ma famij ɑ̃ ɛ la koz ʁʌpuse d sɔ̃ sɛ̃ ʒ m syi dɔne o ʌspʁit ɛ̃fʌʁno ʌt k'ɛ puʁ m vɑ̃ʒe k ʒ ʁepɑ̃d l'alaʁm dɑ̃ s ʃɑto

arrivés à l'extrémité de celui-ci le vieillard nous adresse ces mots je suis damné ma famille en est la cause repoussé de son sein je me suis donné aux esprits infernaux et c'est pour me venger que je répands l'alarme dans ce château

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

lorsque, ressemblant tout mon courage aux armes, lui dis-je: ces morts ne sont que des vivans qui fuiront à notre approche. a peine avais-je fini ces mots que la porte s'ouvre.

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loʁsk ʁʌsɑ̃blɑ̃ tut mɔ̃ kuʁaʒ o aʁm lyi di-ʒ s moʁt n sɔ̃ k d vivɑ̃ ki fyiʁɔ̃ a notʁ appʁoʃ a pɛn avɛ-ʒ fini s mot k la poʁt s'uvʁ

lorsque ressemblant tout mon courage aux armes lui dis-je ces morts ne sont que des vivans qui fuiront à notre approche a peine avais-je fini ces mots que la porte s'ouvre

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

j'hésitais. cependant, la nécessité me força à accepter et me voilà derrière le cavalier. nous n'avions pas fait cinq cents, pas qu'un second voyageur se présente, même offre encore acceptée.

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ʒ'hezitɛ sʌpɑ̃dɑ̃ la nesʌsite m foʁsa a aksʌpte ʌt m vwala dʌʁiɛʁ l kavalie nu n'aviɔ̃ pa fet sɛ̃k s pa k'œ̃ sʌkɔ̃d vwajaʒyʁ s pʁezɑ̃t mɛːm offʁ ɑ̃koʁ aksʌpte

j'hésitais cependant la nécessité me força à accepter et me voilà derrière le cavalier nous n'avions pas fait cinq cents pas qu'un second voyageur se présente même offre encore acceptée

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

enregistré par cébès infernaliana, par charles nodier, le revenant rouge. mon éducation finie, je fus joindre un régiment de hussard dont je venais d'obtenir la lieutenance.

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6318_7016_000023

ɑ̃ʁʌʒistʁe paʁ sebɛ ɛ̃fʌʁnaliɑna paʁ ʃaʁl nodie l ʁʌvɛnɑ̃ ʁuʒ mɔ̃ edykasiɔ̃ fini ʒ fy ʒoɛ̃dʁ œ̃ ʁeʒim d hysaʁd dɔ̃ ʒ vɛnɛ d'obtɛniʁ la liøtɛnɑ̃s

enregistré par cébès infernaliana par charles nodier le revenant rouge mon éducation finie je fus joindre un régiment de hussard dont je venais d'obtenir la lieutenance

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

que peuvent tes armes contre moi, dit le revenant d'un ton froid et ironique, elles pourront mieux. cette fois, dit le hussard, et un second coup n'a pas plus de succès que le premier.

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k pøv t aʁm kɔ̃tʁ mwa dit l ʁʌvɛnɑ̃ d'œ̃ tɔ̃ fʁwad ʌt iʁɔnik ʌl puʁɔ̃ miø sʌtt fwa dit l hysaʁd ʌt œ̃ sʌkɔ̃d kup n'a pa ply d syksɛ k l pʁʌmie

que peuvent tes armes contre moi dit le revenant d'un ton froid et ironique elles pourront mieux cette fois dit le hussard et un second coup n'a pas plus de succès que le premier

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

personne n'habite le château et nulle créature humaine n'en approche, même en plein jour, sans être saisi d'effroi. vaines terreurs, répliquai-je, et ce soir même, je cours me livrer aux esprits infernaux.

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pʌʁsɔn n'habit l ʃɑto ʌt nyl kʁeatyʁ hymɛn n'ɑ̃ appʁoʃ mɛːm ɑ̃ plɛ̃ ʒuʁ sɑ̃ ɛːtʁ sezi d'ʌffʁwa vɛn tʌʁøʁ ʁeplike-ʒ ʌt s swaʁ mɛːm ʒ kuʁ m livʁe o ʌspʁit ɛ̃fʌʁno

personne n'habite le château et nulle créature humaine n'en approche même en plein jour sans être saisi d'effroi vaines terreurs répliquai-je et ce soir même je cours me livrer aux esprits infernaux

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

j'aime beaucoup les aventures extraordinaires, lui dis-je: la vue des revenans l'est passablement, à mon avis. aussi veux-je aller faire une visite à ton aïeul. dieu t'en préserve mon ami.

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6318_7016_000026

ʒ'em bokup l avɑ̃tyʁ ʌkstʁaoʁdineʁ lyi di-ʒ la vy d ʁʌvɛnɑ̃ l'ɛ pasablʌm a mɔ̃ avi osi vø-ʒ ale feʁ yn vizit a tɔ̃ aiøl diø t'ɑ̃ pʁezʌʁv mɔ̃ ami

j'aime beaucoup les aventures extraordinaires lui dis-je la vue des revenans l'est passablement à mon avis aussi veux-je aller faire une visite à ton aïeul dieu t'en préserve mon ami

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attends, téméraire vieillard, je vais t'apprendre qu'un hussard français ne tremble point, même devant les puissances de l'enfer. en disant ces mots: il saisit son pistolet, ajuste l'esprit, la balle part, frappe sa poitrine et roule à ses pieds.

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attɑ̃d temeʁeʁ viʌjaʁd ʒ vɛ t'appʁɑ̃dʁ k'œ̃ hysaʁd fʁɑ̃sɛ n tʁɑ̃bl poɛ̃ mɛːm dʌvɑ̃ l pyisɑ̃s d l'ɑ̃fe ɑ̃ dizɑ̃ s mot il sezit sɔ̃ pistɔlʌt aʒyst l'ʌspʁit la bal paʁt fʁapp sa pwatʁin ʌt ʁul a s piʌd

attends téméraire vieillard je vais t'apprendre qu'un hussard français ne tremble point même devant les puissances de l'enfer en disant ces mots il saisit son pistolet ajuste l'esprit la balle part frappe sa poitrine et roule à ses pieds

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

monstre lui dit-il: auras-tu bientôt fini de me tourmenter? tes ongles me déchirent, tes dents affreuses me dévorent et ton souffle m'empoisonne.

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mɔ̃stʁ lyi dit-il oʁa-ty biɑ̃tot fini d m tuʁmɑ̃te t ɔ̃ɡl m deʃiʁ t d affʁøz m devoʁ ʌt tɔ̃ suffl m'ɑ̃pwazɔn

monstre lui dit-il auras-tu bientôt fini de me tourmenter tes ongles me déchirent tes dents affreuses me dévorent et ton souffle m'empoisonne

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

nous avions tenu une correspondance active et toutes ses lettres m'entretenaient des terreurs qu'il avait eues dans son vieux château. elles avaient été si grandes qu'il l'avait abandonné.

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nu aviɔ̃ tɛny yn koʁʌspɔ̃dɑ̃s aktiv ʌt tut s lʌttʁ m'ɑ̃tʁʌtɛne d tʌʁøʁ k'il avet ø dɑ̃ sɔ̃ viø ʃɑto ʌl ave ete si ɡʁɑ̃d k'il l'avet abɑ̃dɔne

nous avions tenu une correspondance active et toutes ses lettres m'entretenaient des terreurs qu'il avait eues dans son vieux château elles avaient été si grandes qu'il l'avait abandonné

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

au même instant, des hurlemens épouvantables se firent entendre et, bientôt après, je ne sentis plus rien autour de moi. cependant, j'allais toujours avec une rapidité extraordinaire et je me trouvai presqu'à la même place où j'avais rencontré mon maudit cavalier.

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o mɛːm ɛ̃stɑ̃ d hyʁlʌmɑ̃ epuvɑ̃tabl s fiʁ ɑ̃tɑ̃dʁ ʌt biɑ̃tot apʁɛ ʒ n sɑ̃ti ply ʁiɑ̃ otuʁ d mwa sʌpɑ̃dɑ̃ ʒ'alɛ tuʒuʁ avʌk yn ʁapidite ʌkstʁaoʁdineʁ ʌt ʒ m tʁuve pʁʌsk'a la mɛːm plas u ʒ'avɛ ʁɑ̃kɔ̃tʁe mɔ̃ modit kavalie

au même instant des hurlemens épouvantables se firent entendre et bientôt après je ne sentis plus rien autour de moi cependant j'allais toujours avec une rapidité extraordinaire et je me trouvai presqu'à la même place où j'avais rencontré mon maudit cavalier

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

toutes les représentations de mon ami furent inutiles et, suivi de mon domestique, brave hussard, je partis sur-le-champ. dès que nous fûmes arrivés, nous commençâmes à visiter nos armes. ensuite, nous parcourûmes toute la maison.

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6318_7016_000031

tut l ʁʌpʁezɑ̃tasiɔ̃ d mɔ̃ ami fyʁ inytil ʌt syivi d mɔ̃ dɔmʌstik bʁav hysaʁd ʒ paʁti syʁ-l-ʃɑ̃p dɛ k nu fym aʁive nu kɔmɑ̃sɑm a vizite no aʁm ɑ̃syit nu paʁkuʁym tut la mezɔ̃

toutes les représentations de mon ami furent inutiles et suivi de mon domestique brave hussard je partis sur-le-champ dès que nous fûmes arrivés nous commençâmes à visiter nos armes ensuite nous parcourûmes toute la maison

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

et nos regards se portent sur un fantôme d'une grandeur gigantesque. ses yeux creux étaient enflammés. sa bouche livide laissait voir des dents longues et décharnées.

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6318_7016_000032

ʌt no ʁʌɡaʁd s poʁt syʁ œ̃ fɑ̃tom d'yn ɡʁɑ̃døʁ ʒiɡɑ̃tʌsk s iø kʁø ete ɑ̃flame sa buʃ livid leset vwaʁ d d lɔ̃ɡ ʌt deʃaʁne

et nos regards se portent sur un fantôme d'une grandeur gigantesque ses yeux creux étaient enflammés sa bouche livide laissait voir des dents longues et décharnées

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

un vent violent circulait dans toutes les chambres et l'on aurait dit que la foudre allait nous écraser. mon domestique et moi nous nous regardions sinon épouvantés, du moins surpris.

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œ̃ v viɔl siʁkylet dɑ̃ tut l ʃɑ̃bʁ ʌt l'ɔ̃ oʁet dit k la fudʁ alet nu ekʁaze mɔ̃ dɔmʌstik ʌt mwa nu nu ʁʌɡaʁdiɔ̃ sinɔ̃ epuvɑ̃te dy moɛ̃ syʁpʁi

un vent violent circulait dans toutes les chambres et l'on aurait dit que la foudre allait nous écraser mon domestique et moi nous nous regardions sinon épouvantés du moins surpris

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

ans et tout habillé de rouge, entre dans la chambre. sa figure respectable nous rassure.

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6318_7016_000034

ɑ̃ ʌt tut habije d ʁuʒ ɑ̃tʁ dɑ̃ la ʃɑ̃bʁ sa fiɡʁ ʁʌspʌktabl nu ʁasyʁ

ans et tout habillé de rouge entre dans la chambre sa figure respectable nous rassure

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_26_nodier_64kb.mp3

infernaliana par charles nodier, le cheval sans fin. j'ai toujours aimé les voyages et, semblable au juif errant, je ne restais jamais dans le même lieu, tantôt en voiture, tantôt à cheval, tantôt à pied. j'étais toujours par monts et par vaux.

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6318_7016_000035

ɛ̃fʌʁnaliɑna paʁ ʃaʁl nodie l ʃʌval sɑ̃ fɛ̃ ʒ'e tuʒuʁ eme l vwajaʒ ʌt sɑ̃blabl o ʒyif ʌʁɑ̃ ʒ n ʁʌstɛ ʒamɛ dɑ̃ l mɛːm liø tɑ̃tot ɑ̃ vwatyʁ tɑ̃tot a ʃʌval tɑ̃tot a piʌd ʒ'etɛ tuʒuʁ paʁ mɔ̃ ʌt paʁ vo

infernaliana par charles nodier le cheval sans fin j'ai toujours aimé les voyages et semblable au juif errant je ne restais jamais dans le même lieu tantôt en voiture tantôt à cheval tantôt à pied j'étais toujours par monts et par vaux

http://www.archive.org/download/infernaliana_1312_librivox/infernaliana_29_nodier_64kb.mp3

cependant, l'esprit infernal frappa la terre de son pied en poussant un cri effroyable aussi tôt la terre s'entrouvrit et engloutit le vieillard et son bourreau.

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sʌpɑ̃dɑ̃ l'ʌspʁit ɛ̃fʌʁnal fʁappa la tʌʁ d sɔ̃ piʌd ɑ̃ pusɑ̃ œ̃ kʁi ʌffʁwajabl osi tot la tʌʁ s'ɑ̃tʁuvʁit ʌt ɑ̃ɡlutit l viʌjaʁd ʌt sɔ̃ buʁo

cependant l'esprit infernal frappa la terre de son pied en poussant un cri effroyable aussi tôt la terre s'entrouvrit et engloutit le vieillard et son bourreau

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

j'humilie maintenant à une pauvre fille au rire: horrible, ma bouche, tu es seul. le matin va venir. les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues.

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ʒ'hymili mɛ̃tɛnɑ̃ a yn povʁ fij o ʁiʁ hoʁibl ma buʃ ty ʌ søl l matɛ̃ va vɛniʁ l letie fɔ̃ tɛ̃te løʁ bidɔ̃ dɑ̃ l ʁy

j'humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche tu es seul le matin va venir les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_08_apollinaire_64kb.mp3

sur la côte du texas, entre mobile et galveston, il y a un grand jardin tout plein de roses. il contient aussi une villa, qui est une grande rose.

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syʁ la kot dy tʌksa ɑ̃tʁ mobil ʌt ɡalvʌstɔ̃ il i a œ̃ ɡʁɑ̃d ʒaʁdɛ̃ tut plɛ̃ d ʁoz il kɔ̃ti osi yn vija ki ɛ yn ɡʁɑ̃d ʁoz

sur la côte du texas entre mobile et galveston il y a un grand jardin tout plein de roses il contient aussi une villa qui est une grande rose

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

ta mère ne t'habille que de bleu et de blanc. tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades, rené dalize, vous n'aimez rien tant que les pompes de l'église.

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ta mɛʁ n t'habij k d blø ʌt d blɑ̃k ty ʌ tʁɛ piø ʌt avʌk l ply ɑ̃siɑ̃ d t kamaʁad ʁɛne daliz vu n'eme ʁiɑ̃ tɑ̃ k l pɔ̃p d l'eɡliz

ta mère ne t'habille que de bleu et de blanc tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades rené dalize vous n'aimez rien tant que les pompes de l'église

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_16_apollinaire_64kb.mp3

ni les maisons flambent parce qu'on partira pour ne plus revenir, ni ces mains agitées travailleront demain pour nous tous, ni même on a pendu ceux qui ne savaient pas profiter de la vie.

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ni l mezɔ̃ flɑ̃b paʁs k'ɔ̃ paʁtiʁa puʁ n ply ʁʌvɛniʁ ni s mɛ̃ aʒite tʁavajʌʁɔ̃ dʌmɛ̃ puʁ nu tu ni mɛːm ɔ̃ a pɑ̃dy sø ki n save pa pʁofite d la vi

ni les maisons flambent parce qu'on partira pour ne plus revenir ni ces mains agitées travailleront demain pour nous tous ni même on a pendu ceux qui ne savaient pas profiter de la vie

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

tu as fait de douloureux et de joyeux voyages avant de t'apercevoir du mensonge et de l'âge. tu as souffert de l'amour. à vingt et à trente ans, j'ai vécu comme un fou et j'ai perdu mon temps.

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ty a fet d duluʁø ʌt d ʒwaø vwajaʒ avɑ̃ d t'apʌʁsʌvwaʁ dy mɑ̃sɔ̃ʒ ʌt d l'ɑʒ ty a suffʌʁt d l'amuʁ a vɛ̃ɡt ʌt a tʁɑ̃t ɑ̃ ʒ'e veky kɔm œ̃ fu ʌt ʒ'e pʌʁdy mɔ̃ tɑ̃p

tu as fait de douloureux et de joyeux voyages avant de t'apercevoir du mensonge et de l'âge tu as souffert de l'amour à vingt et à trente ans j'ai vécu comme un fou et j'ai perdu mon temps

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

la religion est restée simple, comme les hangars de port aviation seul en europe. tu n'es pas antique, ô christianisme.

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7601_7727_000005

la ʁʌliʒiɔ̃ ɛ ʁʌste sɛ̃pl kɔm l hɑ̃ɡaʁ d poʁt aviasiɔ̃ søl ɑ̃ øʁop ty n'ʌ pa ɑ̃tik o kʁissiɑnism

la religion est restée simple comme les hangars de port aviation seul en europe tu n'es pas antique ô christianisme

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

à tire-d'aile viennent les corbeaux, les faucons, les hiboux d'afrique, arrivent les ibis, les flamands, les marabouts.

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7601_7727_000006

a tiʁ-d'el viɛn l koʁbo l fokɔ̃ l hibu d'afʁik aʁiv l ibi l flamɑ̃d l maʁabut

à tire-d'aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux d'afrique arrivent les ibis les flamands les marabouts

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_16_apollinaire_64kb.mp3

dont il faudra changer le sens. trompés, trompés, pauvres, petits, et ne sachant pas encore rire, la table et les deux verres devinrent un mourant qui nous jeta le dernier regard d'orphée.

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7601_7727_000007

dɔ̃ il fodʁa ʃɑ̃ʒe l sɑ̃ tʁɔ̃pe tʁɔ̃pe povʁ pʌtit ʌt n saʃɑ̃ pa ɑ̃koʁ ʁiʁ la tabl ʌt l dø vʌʁ dʌvɛ̃ʁ œ̃ muʁɑ̃ ki nu ʒʌta l dʌʁnie ʁʌɡaʁd d'oʁfe

dont il faudra changer le sens trompés trompés pauvres petits et ne sachant pas encore rire la table et les deux verres devinrent un mourant qui nous jeta le dernier regard d'orphée

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

on buvait aussi et de temps à autre, une cloche annonçait qu'un autre tonneau allait être mis en perce, une morte assise sur un banc près d'un buisson d'épine-vinette.

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7601_7727_000008

ɔ̃ byvet osi ʌt d tɑ̃p a otʁ yn kloʃ ɑnɔ̃set k'œ̃ otʁ tɔno alet ɛːtʁ mi ɑ̃ pʌʁs yn moʁt asiz syʁ œ̃ bɑ̃k pʁɛ d'œ̃ byisɔ̃ d'epin-vinʌtt

on buvait aussi et de temps à autre une cloche annonçait qu'un autre tonneau allait être mis en perce une morte assise sur un banc près d'un buisson d'épine-vinette

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

j'ai vu ce matin une jolie rue, dont j'ai oublié le nom, neuve et propre du soleil. elle était le clairon.

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7601_7727_000009

ʒ'e vy s matɛ̃ yn ʒɔli ʁy dɔ̃ ʒ'e ublie l nɔm nøv ʌt pʁopʁ dy sɔlɛj ʌl etet l kleʁɔ̃

j'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom neuve et propre du soleil elle était le clairon

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

d'un corsage noir avec des rubans bleus et d'un chapeau gris orné d'une seule petite plume défrisée. je vous aime, disait-il, comme le pigeon aime la colombe, comme l'insecte nocturne aime la lumière.

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7601_7727_000010

d'œ̃ koʁsaʒ nwaʁ avʌk d ʁybɑ̃ blø ʌt d'œ̃ ʃapo ɡʁi oʁne d'yn søl pʌtit plym defʁize ʒ vu em dizet-il kɔm l piʒɔ̃ em la kɔlɔ̃b kɔm l'ɛ̃sʌkt noktyʁn em la lymiɛʁ

d'un corsage noir avec des rubans bleus et d'un chapeau gris orné d'une seule petite plume défrisée je vous aime disait-il comme le pigeon aime la colombe comme l'insecte nocturne aime la lumière

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

nous traversâmes la ville et rencontrions souvent des parents, des amis qui se joignaient à la petite troupe des morts récents.

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7601_7727_000011

nu tʁavʌʁsɑm la vij ʌt ʁɑ̃kɔ̃tʁiɔ̃ suv d paʁ d ami ki s ʒwaɲe a la pʌtit tʁup d moʁt ʁes

nous traversâmes la ville et rencontrions souvent des parents des amis qui se joignaient à la petite troupe des morts récents

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

tant de tendresse même que les prenant en amitié. tout à coup, je les invitai à une promenade loin des arcades de leur maison.

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7601_7727_000012

tɑ̃ d tɑ̃dʁʌs mɛːm k l pʁɛnɑ̃ ɑ̃ amitie tut a kup ʒ l ɛ̃vite a yn pʁɔmɛnad loɛ̃ d aʁkad d løʁ mezɔ̃

tant de tendresse même que les prenant en amitié tout à coup je les invitai à une promenade loin des arcades de leur maison

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

les directeurs, les ouvriers, les belles sténodactylographes, du lundi matin au samedi soir, quatre fois par jour y passent, le matin par trois fois, la sirène y gémit.

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7601_7727_000013

l diʁʌktøʁ l uvʁie l bʌl stenodaktiloɡʁaf dy lœ̃di matɛ̃ o samʌdi swaʁ katʁ fwa paʁ ʒuʁ i pas l matɛ̃ paʁ tʁwa fwa la siʁɛn i ʒemit

les directeurs les ouvriers les belles sténodactylographes du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent le matin par trois fois la sirène y gémit

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

et les morts m'accostèrent avec des mines de l'autre monde, mais leur visage et leurs attitudes devinrent bientôt moins funèbres. le ciel et la terre perdirent leur aspect fantasmagorique.

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7601_7727_000014

ʌt l moʁt m'akkostɛʁ avʌk d min d l'otʁ mɔ̃d mɛ løʁ vizaʒ ʌt løʁ attityd dʌvɛ̃ʁ biɑ̃tot moɛ̃ fynɛbʁ l siʌl ʌt la tʌʁ pʌʁdiʁ løʁ aspʌkt fɑ̃tasmaɡoʁik

et les morts m'accostèrent avec des mines de l'autre monde mais leur visage et leurs attitudes devinrent bientôt moins funèbres le ciel et la terre perdirent leur aspect fantasmagorique

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

tu es dans le jardin d'une auberge aux environs de prague. tu te sens tout heureux. une rose est sur la table et tu observes, au lieu d'écrire, ton conte en prose.

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7601_7727_000015

ty ʌ dɑ̃ l ʒaʁdɛ̃ d'yn obʌʁʒ o ɑ̃viʁɔ̃ d pʁaɡ ty t sɑ̃ tut høʁø yn ʁoz ɛ syʁ la tabl ʌt ty obsʌʁv o liø d'ekʁiʁ tɔ̃ kɔ̃t ɑ̃ pʁoz

tu es dans le jardin d'une auberge aux environs de prague tu te sens tout heureux une rose est sur la table et tu observes au lieu d'écrire ton conte en prose

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_16_apollinaire_64kb.mp3

je le revis près d'un moujik mourant compter les béatitudes en admirant la neige semblable aux femmes nues.

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7601_7727_000016

ʒ l ʁʌvi pʁɛ d'œ̃ muʒik muʁɑ̃ kɔ̃pte l beatityd ɑ̃ admiʁɑ̃ la nʌiʒ sɑ̃blabl o fʌm ny

je le revis près d'un moujik mourant compter les béatitudes en admirant la neige semblable aux femmes nues

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

un instant voile tout de son ardente cendre. les sirènes laissent, les périlleux détroits arrivent en chantant bellement, toutes trois et tous, aigle, phénix et pihis de la chine.

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7601_7727_000017

œ̃ ɛ̃stɑ̃ vwal tut d sɔ̃ aʁdɑ̃t sɑ̃dʁ l siʁɛn les l peʁijø detʁwat aʁiv ɑ̃ ʃɑ̃tɑ̃ bʌlʌm tut tʁwa ʌt tu eɡl feni ʌt pihi d la ʃin

un instant voile tout de son ardente cendre les sirènes laissent les périlleux détroits arrivent en chantant bellement toutes trois et tous aigle phénix et pihis de la chine

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

on reprit terre, et ce fut le retour. les amoureux s'entr'aimaient et, par couples aux belles bouches, marchaient à distances inégales.

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7601_7727_000018

ɔ̃ ʁʌpʁit tʌʁ ʌt s fyt l ʁʌtuʁ l amuʁø s'ɑ̃tʁ'eme ʌt paʁ kupl o bʌl buʃ maʁʃe a distɑ̃s ineɡal

on reprit terre et ce fut le retour les amoureux s'entr'aimaient et par couples aux belles bouches marchaient à distances inégales

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

tu marches vers auteuil, tu veux aller chez toi à pied, dormir parmi tes fétiches d'océanie et de guinée.

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7601_7727_000019

ty maʁʃ ve otøil ty vø ale ʃe twa a piʌd doʁmiʁ paʁmi t fetiʃ d'oseɑni ʌt d ɡine

tu marches vers auteuil tu veux aller chez toi à pied dormir parmi tes fétiches d'océanie et de guinée

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

je m'en souviens. j'y ai passé trois jours et autant à gouda. tu es à paris, chez le juge d'instruction comme un criminel, on te met en état d'arrestation.

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7601_7727_000020

ʒ m'ɑ̃ suviɑ̃ ʒ'i e pase tʁwa ʒuʁ ʌt otɑ̃ a ɡuda ty ʌ a paʁi ʃe l ʒyʒ d'ɛ̃stʁyksiɔ̃ kɔm œ̃ kʁiminʌl ɔ̃ t mʌt ɑ̃ etat d'aʁʌstasiɔ̃

je m'en souviens j'y ai passé trois jours et autant à gouda tu es à paris chez le juge d'instruction comme un criminel on te met en état d'arrestation

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

à maurice raynal, s'étendant sur les côtés du cimetière, la maison des morts l'encadrait comme un cloître.

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7601_7727_000021

a moʁis ʁenal s'etɑ̃dɑ̃ syʁ l kote dy simʌtiɛʁ la mezɔ̃ d moʁt l'ɑ̃kadʁet kɔm œ̃ kloitʁ

à maurice raynal s'étendant sur les côtés du cimetière la maison des morts l'encadrait comme un cloître

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

aujourd'hui, tu marches dans paris, les femmes sont ensanglantées. c'était- et je voudrais ne pas m'en souvenir, c'était au déclin de la beauté.

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7601_7727_000022

oʒuʁd'hyi ty maʁʃ dɑ̃ paʁi l fʌm sɔ̃ ɑ̃sɑ̃ɡlɑ̃te k'etet ʌt ʒ vudʁɛ n pa m'ɑ̃ suvɛniʁ k'etet o deklɛ̃ d la bote

aujourd'hui tu marches dans paris les femmes sont ensanglantées c'était et je voudrais ne pas m'en souvenir c'était au déclin de la beauté

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

ils vivaient si noblement que ceux qui, la veille encore, les regardaient comme leurs égaux ou même quelque chose de moins, admiraient maintenant leur puissance, leur richesse et leur génie.

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7601_7727_000023

il vive si noblʌm k sø ki la vʌj ɑ̃koʁ l ʁʌɡaʁde kɔm løʁ eɡo u mɛːm kʌlk ʃoz d moɛ̃ admiʁe mɛ̃tɛnɑ̃ løʁ pyisɑ̃s løʁ ʁiʃʌs ʌt løʁ ʒeni

ils vivaient si noblement que ceux qui la veille encore les regardaient comme leurs égaux ou même quelque chose de moins admiraient maintenant leur puissance leur richesse et leur génie

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

les barques étaient arrivées à un endroit où les chevaux légers savaient qu'un écho répondait de la rive. on ne se lassait point de l'interroger. il y eut des questions si extravagantes et des réponses tellement pleines d'à-propos.

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7601_7727_000024

l baʁk ete aʁive a œ̃ ɑ̃dʁwat u l ʃʌvo leʒe save k'œ̃ eʃo ʁepɔ̃det d la ʁiv ɔ̃ n s laset poɛ̃ d l'ɛ̃tʌʁoʒe il i øt d kʌssiɔ̃ si ʌkstʁavaɡɑ̃t ʌt d ʁepɔ̃s tʌlʌm plɛn d'a-pʁopo

les barques étaient arrivées à un endroit où les chevaux légers savaient qu'un écho répondait de la rive on ne se lassait point de l'interroger il y eut des questions si extravagantes et des réponses tellement pleines d'à-propos

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

que le lilas qui vient d'éclore, que le thym, la rose ou qu'un brin de lavande ou de romarin. les musiciens s'en étaient allés. nous continuâmes la promenade.

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7601_7727_000025

k l lila ki vi d'ekloʁ k l tim la ʁoz u k'œ̃ bʁɛ̃ d lavɑ̃d u d ʁɔmaʁɛ̃ l myzisiɑ̃ s'ɑ̃ ete ale nu kɔ̃tinyɑm la pʁɔmɛnad

que le lilas qui vient d'éclore que le thym la rose ou qu'un brin de lavande ou de romarin les musiciens s'en étaient allés nous continuâmes la promenade

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

tu étais triste à mourir. le jour où tu t'y vis, tu ressembles au lazare affolé par le jour. les aiguilles de l'horloge du quartier juif vont à rebours.

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7601_7727_000026

ty etɛ tʁist a muʁiʁ l ʒuʁ u ty t'i vi ty ʁʌsɑ̃bl o lazaʁ affɔle paʁ l ʒuʁ l eɡij d l'hoʁloʒ dy kaʁtie ʒyif vɔ̃ a ʁʌbuʁ

tu étais triste à mourir le jour où tu t'y vis tu ressembles au lazare affolé par le jour les aiguilles de l'horloge du quartier juif vont à rebours

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_16_apollinaire_64kb.mp3

ni parce que nous pouvons pleurer sans ridicule et que nous savons rire, ni parce que nous fumons et buvons comme autrefois.

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ni paʁs k nu puvɔ̃ pløʁe sɑ̃ ʁidikyl ʌt k nu savɔ̃ ʁiʁ ni paʁs k nu fymɔ̃ ʌt byvɔ̃ kɔm otʁʌfwa

ni parce que nous pouvons pleurer sans ridicule et que nous savons rire ni parce que nous fumons et buvons comme autrefois

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

elle est la fille d'un sergent de ville de jersey. ses mains, que je n'avais pas vues, sont dures et gercées. j'ai une pitié immense pour les coutures de son ventre.

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7601_7727_000028

ʌl ɛ la fij d'œ̃ sʌʁʒ d vij d ʒʌʁsʌi s mɛ̃ k ʒ n'avɛ pa vy sɔ̃ dyʁ ʌt ʒʌʁse ʒ'e yn pitie imɑ̃s puʁ l kutyʁ d sɔ̃ vɑ̃tʁ

elle est la fille d'un sergent de ville de jersey ses mains que je n'avais pas vues sont dures et gercées j'ai une pitié immense pour les coutures de son ventre

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

arrivé à munich depuis quinze ou vingt jours, j'étais entré pour la première fois, et par hasard, dans ce cimetière presque désert.

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7601_7727_000029

aʁive a mynik dʌpyi kɛ̃z u vɛ̃ɡt ʒuʁ ʒ'etɛ ɑ̃tʁe puʁ la pʁʌmiɛʁ fwa ʌt paʁ hazaʁd dɑ̃ s simʌtiɛʁ pʁʌsk dezʌʁt

arrivé à munich depuis quinze ou vingt jours j'étais entré pour la première fois et par hasard dans ce cimetière presque désert

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

à la fin, tu es las de ce monde ancien, bergère, ô tour eiffel, le troupeau des ponts bêle ce matin.

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7601_7727_000030

a la fɛ̃ ty ʌ la d s mɔ̃d ɑ̃siɑ̃ bʌʁʒɛʁ o tuʁ ʌiffʌl l tʁupo d pɔ̃ bɛːl s matɛ̃

à la fin tu es las de ce monde ancien bergère ô tour eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

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ni la liberté en honneur fait qu'on imite maintenant les feuilles. ô liberté végétale, ô seule liberté.

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7601_7727_000031

ni la libʌʁte ɑ̃ hɔnøʁ fet k'ɔ̃ imit mɛ̃tɛnɑ̃ l føj o libʌʁte veʒetal o søl libʌʁte

ni la liberté en honneur fait qu'on imite maintenant les feuilles ô liberté végétale ô seule liberté

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tous étaient si gais, si charmants, si bien portants que bien malin. qui aurait pu distinguer les morts des vivants?

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7601_7727_000032

tu ete si ɡɛ si ʃaʁmɑ̃ si biɑ̃ poʁtɑ̃ k biɑ̃ malɛ̃ ki oʁet py distɛ̃ɡe l moʁt d vivɑ̃

tous étaient si gais si charmants si bien portants que bien malin qui aurait pu distinguer les morts des vivants

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière: tu te moques de toi et, comme le feu de l'enfer, ton rire pétille. les étincelles de ton rire dorent le fonds de ta vie.

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7601_7727_000033

vu ave hɔ̃t kɑ̃d vu vu syʁpʁɛne a diʁ yn pʁiɛʁ ty t mok d twa ʌt kɔm l fø d l'ɑ̃fe tɔ̃ ʁiʁ petij l etɛ̃sʌl d tɔ̃ ʁiʁ doʁ l fɔ̃d d ta vi

vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière tu te moques de toi et comme le feu de l'enfer ton rire pétille les étincelles de ton rire dorent le fonds de ta vie

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

et tous, bras dessus, bras dessous, fredonnant des airs militaires. oui, tous vos péchés sont absous. nous quittâmes le cimetière.

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7601_7727_000034

ʌt tu bʁa dʌsy bʁa dʌsu fʁʌdɔ̃ɑ̃ d eʁ militeʁ ui tu vo peʃe sɔ̃ absu nu kittɑm l simʌtiɛʁ

et tous bras dessus bras dessous fredonnant des airs militaires oui tous vos péchés sont absous nous quittâmes le cimetière

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ni parce que nos verres nous jettent encore une fois le regard d'orphée mourant, ni parce que nous avons tant grandi que beaucoup pourraient confondre nos yeux et les étoiles.

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7601_7727_000035

ni paʁs k no vʌʁ nu ʒʌtt ɑ̃koʁ yn fwa l ʁʌɡaʁd d'oʁfe muʁɑ̃ ni paʁs k nu avɔ̃ tɑ̃ ɡʁɑ̃di k bokup puʁe kɔ̃fɔ̃dʁ no iø ʌt l etwal

ni parce que nos verres nous jettent encore une fois le regard d'orphée mourant ni parce que nous avons tant grandi que beaucoup pourraient confondre nos yeux et les étoiles

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

je claquais des dents devant toute cette bourgeoisie exposée et vêtue le mieux possible en attendant la sépulture.

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7601_7727_000036

ʒ klakɛ d d dʌvɑ̃ tut sʌtt buʁʒwazi ʌkspoze ʌt vɛːty l miø posibl ɑ̃ attɑ̃dɑ̃ la sepyltyʁ

je claquais des dents devant toute cette bourgeoisie exposée et vêtue le mieux possible en attendant la sépulture

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

et tu recules aussi dans ta vie lentement en montant au hradschin et le soir en écoutant dans les tavernes chanter des chansons tchèques.

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7601_7727_000037

ʌt ty ʁʌkyl osi dɑ̃ ta vi lɑ̃tʌm ɑ̃ mɔ̃tɑ̃ o hʁadsʃɛ̃ ʌt l swaʁ ɑ̃ ekutɑ̃ dɑ̃ l tavʌʁn ʃɑ̃te d ʃɑ̃sɔ̃ tʃɛk

et tu recules aussi dans ta vie lentement en montant au hradschin et le soir en écoutant dans les tavernes chanter des chansons tchèques

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

après que toute la troupe se fut embarquée et quelques morts ramaient avec autant de vigueur que les vivants. à l'avant du bateau que je gouvernais, un mort parlait avec une jeune femme vêtue d'une robe jaune.

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7601_7727_000038

apʁɛ k tut la tʁup s fyt ɑ̃baʁke ʌt kʌlk moʁt ʁame avʌk otɑ̃ d viɡøʁ k l vivɑ̃ a l'avɑ̃ dy bato k ʒ ɡuvʌʁnɛ œ̃ moʁt paʁlet avʌk yn ʒøn fʌm vɛːty d'yn ʁob ʒɔn

après que toute la troupe se fut embarquée et quelques morts ramaient avec autant de vigueur que les vivants à l'avant du bateau que je gouvernais un mort parlait avec une jeune femme vêtue d'une robe jaune

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

la cétoine qui dort dans le cœur de la rose. épouvanté, tu te vois dessiné dans les agates de saint vit.

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la setwɛ ki doʁt dɑ̃ l kœʁ d la ʁoz epuvɑ̃te ty t vwa dʌsine dɑ̃ l aɡat d sɛ̃ vit

la cétoine qui dort dans le cœur de la rose épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de saint vit

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une femme se promène souvent dans le jardin toute seule, et quand je pense sur la route bordée de tilleuls, nous nous regardons comme cette femme est mennonite. ses rosiers et ses vêtements n'ont pas de boutons.

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yn fʌm s pʁɔmɛn suv dɑ̃ l ʒaʁdɛ̃ tut søl ʌt kɑ̃d ʒ pɑ̃s syʁ la ʁut boʁde d tijøl nu nu ʁʌɡaʁdɔ̃ kɔm sʌtt fʌm ɛ mɛnɔnit s ʁozie ʌt s vɛːtʌm n'ɔ̃ pa d butɔ̃

une femme se promène souvent dans le jardin toute seule et quand je pense sur la route bordée de tilleuls nous nous regardons comme cette femme est mennonite ses rosiers et ses vêtements n'ont pas de boutons

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

il y a surtout des juifs. leurs femmes portent perruque, elles restent assises, exsangues, au fond des boutiques.

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il i a syʁtut d ʒyif løʁ fʌm poʁt pʌʁyk ʌl ʁʌst asiz ʌkssɑ̃ɡ o fɔ̃d d butik

il y a surtout des juifs leurs femmes portent perruque elles restent assises exsangues au fond des boutiques

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les morts se réjouissaient de voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière. ils riaient de voir leur ombre et l'observaient comme si, véritablement, c'eût été leur vie passée.

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l moʁt s ʁeʒuise d vwaʁ løʁ koʁp tʁepase ɑ̃tʁ ø ʌt la lymiɛʁ il ʁie d vwaʁ løʁ ɔ̃bʁ ʌt l'obsʌʁve kɔm si veʁitablʌm k'ʌyt ete løʁ vi pase

les morts se réjouissaient de voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière ils riaient de voir leur ombre et l'observaient comme si véritablement c'eût été leur vie passée

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_01_apollinaire_64kb.mp3

fraternisent avec la volante machine. maintenant, tu marches dans paris, tout seul parmi la foule des troupeaux d'autobus mugissants près de toi.

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fʁatʌʁniz avʌk la vɔlɑ̃t maʃin mɛ̃tɛnɑ̃ ty maʁʃ dɑ̃ paʁi tut søl paʁmi la ful d tʁupo d'otoby myʒisɑ̃ pʁɛ d twa

fraternisent avec la volante machine maintenant tu marches dans paris tout seul parmi la foule des troupeaux d'autobus mugissants près de toi

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puis, dans la campagne, on s'éparpilla. deux chevau-légers nous joignirent. on leur fit fête. ils coupèrent du bois de viorne et de sureau dont ils firent des sifflets qu'il distribuèrent aux enfants.

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pyi dɑ̃ la kɑ̃paɲ ɔ̃ s'epaʁpija dø ʃʌvo-leʒe nu ʒwaɲiʁ ɔ̃ løʁ fit fɛːt il kupɛʁ dy bwa d vioʁn ʌt d syʁo dɔ̃ il fiʁ d sifflʌt k'il distʁibyɛʁ o ɑ̃fɑ̃

puis dans la campagne on s'éparpilla deux chevau-légers nous joignirent on leur fit fête ils coupèrent du bois de viorne et de sureau dont ils firent des sifflets qu'il distribuèrent aux enfants

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

que la lumière de l'aurore, que vos regards, mon fiancé, auront meilleure odeur encore. hélas, la bague était brisée.

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k la lymiɛʁ d l'oʁoʁ k vo ʁʌɡaʁd mɔ̃ fiɑ̃se oʁɔ̃ mʌjøʁ odøʁ ɑ̃koʁ hela la baɡ etet bʁize

que la lumière de l'aurore que vos regards mon fiancé auront meilleure odeur encore hélas la bague était brisée

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l'européen le plus moderne, c'est vous, pape pie dixième, et toi que les fenêtres observent. la honte te retient d'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin.

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l'øʁopeɑ̃ l ply modʌʁn k'ɛ vu pap pi diksiɛm ʌt twa k l fɛnɛːtʁ obsʌʁv la hɔ̃t t ʁʌti d'ɑ̃tʁe dɑ̃ yn eɡliz ʌt d t'i kɔ̃fʌse s matɛ̃

l'européen le plus moderne c'est vous pape pie dixième et toi que les fenêtres observent la honte te retient d'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

bientôt entraient dans les brasseries, quelques-uns nous quittèrent devant une boucherie canine pour y acheter leur repas du soir.

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biɑ̃tot ɑ̃tʁe dɑ̃ l bʁasʌʁi kʌlk-œ̃ nu kittɛʁ dʌvɑ̃ yn buʃʌʁi kɑnin puʁ i aʃʌte løʁ ʁʌpa dy swaʁ

bientôt entraient dans les brasseries quelques-uns nous quittèrent devant une boucherie canine pour y acheter leur repas du soir

http://www.archive.org/download/alcools_1712_librivox/alcools_09_apollinaire_64kb.mp3

trop tard, répondait la vivante: repoussez, repoussez cet amour défendu. je suis mariée. voyez l'anneau qui brille, mes mains tremblent, je pleure et je voudrais mourir.

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tʁop taʁd ʁepɔ̃det la vivɑ̃t ʁʌpuse ʁʌpuse sʌt amuʁ defɑ̃dy ʒ syi maʁie vwaje l'ɑno ki bʁij m mɛ̃ tʁɑ̃bl ʒ pløʁ ʌt ʒ vudʁɛ muʁiʁ

trop tard répondait la vivante repoussez repoussez cet amour défendu je suis mariée voyez l'anneau qui brille mes mains tremblent je pleure et je voudrais mourir